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SECONDE MOITIÈ DU XVII° SIÈCLE • 371
teinture, absence de bons modèles. Les remèdes indiqués étaient: la visite des pièces fabriquées, qui seraient à l'avenir munies d'un plomb certifiant leur origine et leur bonne exécution; l'envoi d'un peintre chargé de fournir cles modèles nouveaux, et d'un habile teinturier qui enseignerait aux Aubussonnais les secrets de la teinture. Enfin on demandait l'exemption de certaines tailles et une juridiction plus rapprochée que celle du parlement de Paris.
Quelques-uns des points principaux avaient été accordés. Les fabricants furent astreints à la visite et à la marque. Ils eurent désormais le droit d'inscrire sur la façade de leurs ateliers : Manufacture royale d'Aubusson; mais on oublia de pourvoir aux besoins les plus urgents. Distrait par d'autres soins, Colbert n'envoya, malgré ses bonnes dispositions, ni le peintre nt le teinturier promis. La ville d'Aubusson devait attendre bien longtemps la création d'une école de dessin.
Les ateliers de Felletin, qui jadis avaient lutté sans trop de désavantage avec leurs voisins, qui se prévalaient même de leur antériorité, étaient bien déchus de leurs anciennes prétentions. C'est à peine si Colbert parait connaître leur existence. Jamais il n'est question d'eux dans la correspondance du ministre. Il ne s'adresse qu'aux entrepreneurs d'Aubusson. L'infériorité de la fabrication de Felletin est un fait désormais acquis; eil*ira toujours en s'accusant davantage pendant le cours du xviii0 siècle.
Les métiers de Bellegarde jouissaient de quelque notoriété sous le règne de Charles IX; depuis cette époque, ils avaient constamment décliné. Ils' existaient encore sous Louis XIV, mais en si petit nombre, que personne ne s'intéressait à leurs travaux. D'une pièce.découverte par M. Pérathon il résulte que la tapisserie de Bellegarde était des plus communes. Elle se payait, en 1634, 40 sous l'aune carrée.
Seuls les métiers d'Aubusson méritent de retenir un instant notre attention. Le grave oubli de Colbert ne tarda pas à porter ses fruits. L'industrie de la Marche se trouvait déjà compromise quand la révocation de l'édit de Nantes vint lui porter un dernier coup. Plus de deux cents ouvriers quittèrent alors la ville, malgré les peines édictées contre les fugitifs. A la fin du xvii0 siècle, la situation des ateliers était des plus précaires. Un intendant de Moulins proposait, en 1698, de soutenir les entrepreneurs en leur avançant quelques sommes d'argent sans intérêt; mais il ne
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